S’il est souvent assez facile pour une organisation politique de dénoncer l’insuffisance de l’action de tel ou tel gouvernement en matière climatique, il est en revanche beaucoup plus exigeant de présenter dans le débat public une approche globale et cohérente pour répondre aux exigences fondamentales fixées par le GIEC pour maintenir la hausse de la température moyenne mondiale sous les 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Nous le
savons, cet objectif des + 1,5°C, retenu dans l’Accord de Paris sur le climat
en 2015, est capital pour se donner les meilleures chances, non seulement de
réduire considérablement les impacts du changement climatique, mais surtout
d’être en capacité de s’y adapter et de garantir aux générations futures des
conditions de vie sur la planète soutenables. C’est un défi colossal pour nos
sociétés. Un défi qui implique des transformations économiques, sociales,
culturelles et de nos modes de vie absolument majeures, dans notre pays comme à
l’échelle internationale.
Certaines de
ces transformations indépassables sont déjà bien présentées, que ce soit dans la somme d’analyse des travaux scientifiques synthétisés par les groupes detravail du GIEC, au sein de la recherche universitaire, par le Haut Conseil pour le Climat ou dans les différents scénarios de prospective construits ces
dernières années par des ONG, des associations ou des think-tank spécialisés
sur la transition énergétique et écologique. D’autres restent peu débattues ou soumises
à des interprétations très parcellaires. C’est le cas par exemple en France de
la question centrale de notre « empreinte carbone », qui comptabilise
non seulement l’évolution des émissions de gaz à effet de serre sur le
territoire national, mais aussi celles liées à nos importations, qui n’ont
cessé de progresser ces dernières décennies.
Le PCF a donc fait le choix de s’atteler à
ce travail de fond et de cohérence, en mettant sur l’établi la définition de
son propre « modèle » construit secteur d’émission par
secteur d’émission ainsi que sur la base de grands choix politiques,
socio-économiques et technologiques que nous retenons. La simulation de ses effets sur nos émissions et notre empreinte
carbone jusqu’en 2050 est présentée de façon détaillée dans les 120 pages de la
version préliminaire du plan baptisé « Empreinte 2050 ». Une de
ses véritables originalités est précisément d’intégrer dans les trajectoires les efforts spécifiques nécessaires pour faire baisser drastiquement les émissions
liées à nos importations.
Si la première
étape de ce travail inédit a pu émerger, et être réalisé dans un temps record,
c’est à la fois grâce à la détermination d’une équipe porteuse du projet (avec
la compétence indispensable nécessaire à la simulation des trajectoires d’émissions),
mais également parce que notre organisation a la chance de compter dans ses
rangs des militants, des élus et responsables issus de professions
scientifiques, fortement engagés sur cette problématique à tous les échelons du
territoire ou dans leur entreprise, d’une commission nationale Ecologie et de
différentes commissions thématiques nationales qui ont nourri la construction
du plan, ainsi que d’une revue comme Progressistes qui, tous, s’attachent à
faire vivre et progresser au quotidien notre réflexion collective. C’est aussi
le fruit des relations (re)construites ces dernières années avec le champ de la
recherche et les intellectuels, autour d’une pratique politique faite d’écoute,
de confiance et de respect.
Nous pensons qu’il s’agit d’un travail
véritablement précurseur pour un parti politique, à même de renforcer sa
crédibilité dans le débat public et de démontrer que l’engagement au sein du
PCF s’appuie sur les connaissances scientifiques et l’échange collectif. Sa première présentation, le 6 novembre
dernier, devant près de 300 personnes, dont beaucoup de personnalités
scientifiques de premier plan, constitue non pas un aboutissement, mais le
point de départ d’une concertation que nous voulons la plus large possible pour
débattre des orientations et propositions qu’il contient. Il sera ensuite
régulièrement actualisé et affiné, et constituera un socle pour appuyer les
grandes propositions du PCF en matière climatique, de transition énergétique et
écologique lors des prochaines échéances électorales.
Chacune et
chacun peut bien entendu retrouver et partager très largement la présentation de ce plan et son contenu, disponibles en ligne ici. Les retours déjà reçus suite
à sa présentation nous confortent dans l’idée que ce travail est
particulièrement nécessaire pour une organisation politique comme la nôtre qui,
il faut le reconnaître, a parfois eu du mal à expliquer concrètement que nos orientations
souvent singulières, par exemple en matière énergétique, s’appuient résolument sur
la mesure objective des défis que pose l’atteinte de la neutralité carbone.
Nous souhaitons donc qu’ « Empreinte 2050 » puisse servir dans les années qui viennent au plus grand nombre, en commençant par constituer un outil militant pour multiplier les initiatives publiques autour de l’enjeu climatique et renforcer dans le pays le débat sur les grands choix politiques qui s’imposent pour répondre au défi climatique. Je reste pour ma part, à la disposition de celles et ceux qui le souhaitent, pour échanger très directement sur son contenu, pour débattre des hypothèses retenues, pour participer à améliorer progressivement son contenu.
Télécharger l'intégralité de la version préliminaire du plan climat "Empreinte 2050".
Vidéo de présentation du plan le 6 novembre 2023
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